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Immersion à West Edge House à Boucan-Canot

50 nuances de paradis

C’est une villa de rêve perchée sur les premières hauteurs de Saint- Gilles, en surplomb du lagon de Boucan Canot. Plongez votre regard dans l’océan indien pour mieux savourer l’exotisme d’inspiration balinaise. Merveilleux voyage pour la zenitude et l’échappée belle …

Un rempart gris anthracite au fond d’une impasse haut perchée, une porte exotique s’entrouvre alors sur l’écrin vert d’une nature tropicale. Doucement la végétation luxuriante de son jardin vous étreint d’une zénitude orientale. Le voyage a déjà débuté.

Des marches en sombre obscur entrecoupées de paliers d’un blanc immaculé vous guident en pas feutrés vers West Edge House, une villa de rêve suspendue aux flancs des premières hauteurs de Saint-Gilles. Comme un funambule sur un damier, on progresse en juste équilibre dans le silence inspirant de son cadre.
Entre ciel et mer, adossée aux paysages plus verdoyants du cœur de l’île, la demeure domine discrètement le lagon et ses horizons lointains. Un mur d’eau murmure un doux suintement.

« J’ai complètement rasé l’ancienne bâtisse pour concevoir cette nouvelle architecture » avoue Jean-Jacques, le maître des lieux. Grandi de ses 1m98, il précède la marche, invitant à pénétrer l’ossature immense de cette résidence aux 700 m2 habitables. La hauteur de plafond, la noblesse des murs en pierres volcaniques, le sobre d’un sol lissé de blanc, la répartition chaleureuse de ses planchers en balao, ses bardeaux en tamarin font étrangement écho à la totale absence de décoration. Un tableau solitaire mais de taille, cadeau fait à la famille, trône ostensiblement sur la droite. Pour Eric Chavoix, l’architecte franco-mauricien de passage, est parti d’une feuille blanche : « Mon évidence concernant ces lieux n’était pas de rénover mais de projeter un concept capable d’unir l’intensité du bleu de l’océan à la quiétude du vert de la nature environnante. Je voulais projeter un axe traversant, une connexion entre ces deux mondes qui puisse, où que l’on circule dans l’espace, créer de la perspective. J‘aime que l’œil se promène en travelling, comme au cinéma» précise le créateur de cette sublime villa.

Passé la sobriété du hall d’entrée, votre regard balaye la pièce de vie outrageusement ouverte sur un salon aux canapés opulents, un espace repas discrètement blotti sur la gauche dans une alcôve. La cuisine faussement dissimulée derrière d’imposantes portes vitrées en galandage embrasse l’océan du regard. Pour plus de fluidité et d’espace. « Tout est conçu pour que le regard circule, on officie aux fourneaux avec la possibilité d’une attention bienveillante à porter aux enfants réunis dans la salle de télévision » précise Eric.
Tout se veut ouverture, communion entre l’intimité de la partie « nuit » et la symbolique réunifiante de ce couloir traversant la superficie en perpendiculaire.

« J’ai cherché à projeter dans la structuration de l’espace toutes les caractéristiques de la tribu installée, ces rares valeurs qui font tout son attachement : son sens de l’esprit de famille, sa simplicité d’abord, la chaleur humaine qui s’en dégage, sa propension à l’accueil et aux relations authentiques. J’imaginais de créer un lieu de convivialité où ses occupants comme ses visiteurs puissent se sentir bien. J’aime créer de l’émotion, rendre l’autre heureux, en harmonie avec son être » commente l’architecte.

La profondeur de mot contraste brusquement avec le superficiel des acteurs de télé réalités qui, -fût un temps récent-, faillirent occuper les lieux pour le tournage d’une émission aux teintes plus que futiles. Le projet n’a pas vu le jour presque heureusement comme le fait exprès d’une évidence devenue trop manifeste : Convives et occupants se doivent de mériter la beauté sereine des lieux.

Tout en discourant, notre architecte lentement nous entraîne vers un paysage déjà deviné : une magnifique piscine à débordement calée entre le deck ajusté de la villa et l’infini de l’océan Indien. Perceptible à son extrémité, un vide abyssal vous attire et vous retient tout à la fois. Un voilier au loin posé sur la ligne d’horizon semble venir prolonger sa trajectoire sur la margelle en bois mowangée qui ceint ce bassin aux multiples découpes. Un couloir de nage pour les plus sportifs, d’autres zones un peu plus cocooning, quelques palmiers émergeant ici et là de la nappe d’eau, l’extraordinaire reflet d’un ciel changeant, l’effet miroir savamment réfléchi par les dalles de quartzite qui en tapissent le fond procurent à cet espace toute l’exception de son cachet.

« Chaque détail est pensé pour dégager de la perspective, faire disparaitre les limites entre l’intérieur et l’extérieur, le lointain et l’ici, faire « UN » des éléments « terre, mer et ciel ». L’épuré est volontairement raisonné pour privilégier et favoriser tout l’abstrait d’une atmosphère confiante et bienveillante » exprime l’architecte dont le regard bleu s’évade sur le lointain pour venir replonger dans le vôtre. Il « est » sans « paraitre », un ange magicien incarnant toute la beauté simple des lieux. Cette maison certes ressemble à ses occupants, elle incarne tout autant l’esprit de son créateur. Rien d’étonnant à ce propos que cette rencontre ait donné naissance à une amitié profonde aussi vraie que simple et solide.

Le tour du propriétaire se termine par la visite de pièces dissimulées derrière d’immenses portes de bois fondues verticalement comme des murs. Une salle de sports, un spa, une salle d’eau lumineuse conçue tout en transparence pour fusionner avec la nature, un dressing à damner l’âme d’une shoppeuse, un espace cinéma ouvert sur le bassin à carpes rouges d’un patio viennent ainsi compléter le chic de cette incroyable villa. Un peu plus à l’écart, en contrebas, le pavillon des invités, petit refuge discrètement disposé dans le jardin balinais…

Ici le temps s’arrête et le voyage s’invente… avec l’âme et son regard… 50 minutes inside « West Edge House » pour 50 nuances de paradis…

Texte : Nadine Gracy
Photos : Pierre Marchal

Pierre Marchal

Après avoir exercé onze ans comme journaliste au Quotidien de la Réunion, fondateur de l’agence photographique MozaikImages regroupant 95 auteurs dans l’océan Indien mais aussi au Japon et en Australie, Pierre Marchal a opté en 2005 pour une activité free-lance lui permettant de se consacrer à son sujet de prédilection : l’être humain. Anakaopress est née. Aujourd’hui à la tête du magazine de sport Gadiamb et de Paradise Island, Grenadine est un nouveau challenge. Tél : 0692 65 79 95 Mail ; marchal@anakaopress.com

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