Face aux demandes croissantes de logements sur un territoire classé en zone tendue, la Ville de Saint-Denis intensifie ses efforts pour répondre aux enjeux du logement et améliorer le cadre de vie des Dionysien.ne.s. Lundi, lors de la plénière de restitution des ateliers organisés en partenariat avec l’AGORAH, les résultats d’un an de réflexion collective sur la construction et la réhabilitation des logements ont été dévoilés.
À Saint-Denis, près de 10 000 dossiers de demandes de logements sont en attente, bien que la Ville enregistre un taux de 38% de logements sociaux, bien au-dessus de la moyenne nationale. Avec plus de 23 000 logements sociaux, le parc social de Saint-Denis est de loin le plus important des communes de l’île, voire des Outre-mer. Dans un contexte de crise économique et de flambée des coûts, la situation reste alors alarmante.
C’est pourquoi la Ville de Saint-Denis se positionne comme un acteur moteur pour offrir aux Dionysien.ne.s des logements de qualité. Au cours des 12 derniers mois, ces axes ont été rassemblés dans une feuille de route, dont l’objectif est d’optimiser les méthodes de construction, à dynamiser la réhabilitation de l’existant, autrement dit de « refaire la ville sur la ville », et à garantir un « bien habiter » à tous les habitant.es. « Nous disons qu’il faut construire mais qu’il faut également rénover, avance Ericka Bareigts, Maire de saint-Denis. Cela fait du travail pour les entreprises mais cela demande beaucoup de respect pour les familles qui attendent un logement. »
Depuis un an, un travail collaboratif avec l’AGORAH a permis d’identifier plusieurs axes de bonnes pratiques pour augmenter la construction de logements dans les quartiers les plus en demande, comme les territoires des Hauts, tout en favorisant la mixité sociale et intergénérationnelle, ainsi que l’inclusivité. La réhabilitation, par ailleurs, occupe une place centrale dans la politique de logement de Saint-Denis, et elle passe, entre autres, par la reconquête des friches et le recyclage urbain, notamment dans le quartier de la Trinité.
Fidèle à son engagement en faveur de l’environnement, la Ville entend optimiser les espaces existants, tout en préservant l’identité patrimoniale du territoire. Dans le même temps, les ateliers de travail ont permis d’identifier des solutions concrètes pour améliorer la réutilisation des bâtiments vacants, afin de répondre aux besoins actuels de logement. Rassemblant les bonnes pratiques et les innovations pour une action efficace et durable, cette feuille de route, exposée lundi en Comité de pilotage, servira de guide pour l’ensemble des acteurs du logement à Saint-Denis et au-delà.
À Saint-Denis, bien habiter ne s’envisage que dans le respect de ceux qui vivent dans ces logements, tout en permettant de protéger les traditions réunionnaises. Cela passe par la création de logements adaptés à chaque étape de la vie, intégrés dans un cadre respectueux de l’environnement. « On a démontré à travers ce travail collectif que lorsqu’on a conscience d’un problème, on est capable de se réunir pour trouver des solutions, ajoute Ericka Bareigts. Pour concrétiser cela, il nous faut des financements. C’est un autre combat qui se mène à Paris, avec les parlementaires. Il nous faut une ligne budgétaire unique et il nous faut des crédits de l’État pour accompagner la construction et la rénovation. »