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A Madagascar, Morondova l’ensorceleuse

Située à l’ouest de Madagascar, sur le delta de la rivière du même nom au bord du canal du Mozambique, Morondova est la capitale économique et administrative du Menabe, dans la province de Tuléar. Une région riche sur le plan touristique avec de nombreux attraits à découvrir. Sa nature luxuriante, son allée de baboabs et ses tsingys ont fait sa réputation.

Sur la Route Nationale N°35 à plus de 450 km d’Ivato (Ambositra), à environ 640 km de Tananarive la capitale de Madagascar, la piste s’enfonce à l’infini à travers la steppe. Sous des paysages de savanes africaines, sous la chaleur étouffante on se plairait à entrevoir des mirages, silhouettes fantomatiques de girafes et d’antilopes fuyant des prédateurs. Car ce bout d’Afrique, à la terre rouge de latérite fut un temps, il y a des millions d’années partie intégrante du continent africain. Mais pas de traces de lions ni d’autres animaux qui peuplent les contrées sauvages africaines. Le lémurien, espèce endémique est le symbole de la Grande Ile. Seul le crocodile peuple les rivières de nombreuses régions malgaches.

La route s’étend à l’infini. Il faut compter deux jours depuis Antananarivo la capitale. Morondava est peuplée principalement des ethnies Sakalava et Vezo ainsi que d’une notable colonie indo-pakistanaise. Son nom signifie en langue malgache “La Longue Plage” comme contraction de “morona lava”. La population de Morondava a triplé en l’espace de cinquante ans et compte avec les alentours environ 70 000 habitants.

Sur le plan économique, la pêche est l’activité principale de la région, avec en particulier les crustacés. Morondava est aussi un chantier naval avec un atelier mécanique et un port dynamique qui s’il n’a pas l’affluence de celui de Majunga reste une destination incontournable pour les boutres marchands. Aux alentours de la ville, le riz, le maïs, le manioc, le coton et le sucre sont cultivés, permettant à la population une certaine autosuffisance. L’élevage des zébus demeure une des activités très prisée sur les marchés.

Morondava possède un lycée depuis 1965, prolongement d’un Cours d’enseignement supérieur ouvert en 1912, qui a formé plusieurs des futurs ministres de la Première République malgache avant l’Indépendance, dont le Vice-Président de la République et Ministre de l’Intérieur André Resampa. Ce lycée mixte, rebaptisé Lycée-Pôle, assure le premier comme le second cycle jusqu’aux classes de terminales préparant le baccalauréat et eut de 1965 à 1970 un corps enseignant largement français (issu de la coopération).

Morondava est depuis 1955 le siège d’un évêché catholique le diocèse de Morondava auquel sont rattachées des écoles confessionnelles.

On y trouve aussi une mosquée desservant la communauté musulmane, et plus récemment un centre chiite comprenant une école islamique.


Avant 2011, le système routier qui reliait la ville à la capitale de Madagascar, Tananarive très dégradé, tant par manque de ressources financières que par les effets du climat (saison des pluies, cyclone tropical annuel). Les routes alentour et les rues de la ville étaient également dans un mauvais état, et ne conservaient par endroits pas plus de 30 % du bitume d’origine datant du temps de la colonisation française. Il vous faudra compter deux jours de routes entrecoupées de pistes pour arriver à Morondava. Depuis 2011, de grands travaux routiers ont été effectués jusqu’à fin novembre, la route qui relie Mahabo et Morondava sont entièrement goudronnée. Déjà l’axe principal de Morondava est terminé jusqu’à Nosy-Kely depuis le 26 juin 2011, mettant fin aux trous en ville et à la route ensablée de Nosy-Kely. De plus, pour réduire la montée des eaux, la société Colas a effectué des fortifications dans la zone du bord de mer.

Quant à l’axe national Mahabo, Antananarivo, les entreprises chinoises ont effectué également de nombreuses améliorations, rendant le trajet Morondava-Antananarivo plus confortable et la conduite plus rapide, réduisant les temps de trajet (en voiture Morondava-Antsirabé s’effectue en 6 heures de temps maximum). Sur place se trouve une gare de taxi brousse pour Belo-Tsiribinha, Mahabo, Fort-Dauphin, Maintirano etc., et de nombreux taxis, des Bajaj et des cyclo-pousse sont à disposition de jour comme de nuit, à la course ou en location à la journée.

Beaucoup de communications locales et de transports de courte durée se font par pirogues sur le fleuve, ou par pirogues à balancier sur la mer. En plus des camions utilisés par les administrations locales ou les commerçants, le char à zébus est également très utilisé par les paysans.


La ville dispose de son aérodrome. Par la voie aérienne, elle est à environ 500 km de Tananarive, desservie par une liaison régulière avec Air Madagascar.

Pour se loger, le meilleur complexe reste le Palissandre and Spa, avec ses bungalows sur la plage et son restaurant bord de mer.

Des hôtels de tourisme assez simples jusqu’au 3 étoiles, se sont installés au sud en bord de mer ou de lagune depuis quelques années, à partir des bases-vie abandonnées par les sociétés pétrolières. Vous aurez la possibilité de visiter la région, notamment au nord la spectaculaire allée des baobabs et bien d’autres espèces endémiques de baobabs aux alentours comme le baobab amoureux ou le baobab sacré, qui attirent des touristes du monde entier (carte postale de Madagascar), et plus au nord dans la région du Melaky, dans le district d’Antsalova le parc national Tsingy de Bemaraha inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Plus près, à 40 km au nord-est de Morondava se trouve le Parc national de Kirindy Mitea qui renferme trois espèces endémiques de baobabs et de très nombreuses espèces endémiques d’animaux, sept espèces de lémuriens, de fossas, des reptiles dont des caméléons, des geckos que l’on retrouve à la Réunion et des boas constrictors peu agressifs.

Texte et photos : Pierre Marchal

Pierre Marchal

Après avoir exercé onze ans comme journaliste au Quotidien de la Réunion, fondateur de l’agence photographique MozaikImages regroupant 95 auteurs dans l’océan Indien mais aussi au Japon et en Australie, Pierre Marchal a opté en 2005 pour une activité free-lance lui permettant de se consacrer à son sujet de prédilection : l’être humain. Anakaopress est née. Aujourd’hui à la tête du magazine de sport Gadiamb et de Paradise Island, Grenadine est un nouveau challenge. Tél : 0692 65 79 95 Mail ; marchal@anakaopress.com

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