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Une église de style Compagnie des Indes à Sainte-Marie

Seul vestige du passé architectural de la ville de Sainte-Marie, l’église Notre-Dame de l’Assomption domine la ville sur son piédestal et se tourne vers l’océan. Un bâtiment détruit en grande partie en 1935 et reconstruit en respectant le style Compagnie des Indes.

L’église dessinée par Antoine Roussin en 1847

Au XVIIIème siècle, dans les paroisses, l’église est souvent le seul édifice monumental. Dix sanctuaires ont été construits sous la direction des Lazaristes. Des quatre églises qui subsistent de cette période, seule celle Sainte-Marie a conservé toute son authenticité.

En 1733, les descendants d’Anne Mousse, une Malgache qui compte parmi les premiers habitants de Sainte-Marie, donnent un terrain aux Lazaristes, en vue d’y construire une église.
Mais la Compagnie des Indes, refusant aux Lazaristes le droit de posséder des terres, s’oppose à la création d’une nouvelle paroisse. Les religieux s’obstinent et nomment un prêtre en 1736.
En 1748, la paroisse est officiellement créée. Entre temps, les habitants ont fourni les moellons et pierres de taille qui se sont entassés en vrac. L’église n’est mise en chantier qu’en 1754 ! Des Indiens réalisent la maçonnerie, et la charpente est posée par des ouvriers européens.

Un plan en croix latine

Son plan en croix latine est celui de toutes les églises de l’île au XVIIIème siècle. Il n’est modifié que par
la création d’une sacristie en 1885. Ses murs ne possèdent pas de décor architectural : la sobriété des élévations interrompue par les ouvertures à linteaux cintrés est caractéristique du style Compagnie des Indes. Vers 1830-1840, un porche couronné d’un fronton et un clocher en bois à décor classique embellissent la façade principale. Peu de modifications interviennent après.

Une rénovation forcée

Eglise Notre-Dame de l’Assomption aujourd’hui

En 1935, à la suite d’un incendie, la charpente d’origine et le clocher disparaissent. Une char- pente métallique remplace l’ancien assemblage de bois. Les pans de la toiture, qui autrefois s’ar- rêtaient à l’arase des murs, débordent à l’extérieur au-dessus des fenêtres de la nef, probablement afin de les protéger des intempéries.
Le nouveau clocher d’inspiration néogothique se termine par une flèche en bois recouverte de feuilles de métal ; les restaurations menées dans les années 1970 le modifient définitivement.

La Vierge Noire
En 1857, à la Rivière-des-Pluies, une niche est creusée dans la falaise située à proximité de l’église. On y installe une Vierge commémorant la proclamation du dogme de l’Immaculée-Conception par le pape Pie IX en 1854.
La légende de la Vierge Noire naît alors ! Elle dit qu’avant l’abolition de l’esclavage, un noir marron, poursuivi par des chasseurs de Noirs s’était réfugié dans cette falaise. Pour le sauver, la Vierge Marie le cacha en faisant pousser des lianes de bou- gainvilliers avec une surprenante rapidité. Cette légende est à l’origine de la vocation miraculeuse du site qui attire depuis, de nombreux fidèles.

Notre-Dame de La Salette
Autre lieu de pèlerinage, la chapelle Notre-Dame de La Salette. En 1846, à la Salette, dans les Alpes, la Vierge apparaît à deux jeunes bergers.
Une vingtaine d’années plus tard, le frère Scubilion, alors curé de Sainte-Marie, est à l’origine de la dévotion à la Vierge de La Salette dans sa paroisse. Les fidèles disposent au milieu des années 1860 d’une chapelle en bois remplacée par une chapelle en maçonnerie au début des années 1950.

Texte: Fabien Jonca et Bernard Leveneur
Photo: Pierre Marchal

Pierre Marchal

Après avoir exercé onze ans comme journaliste au Quotidien de la Réunion, fondateur de l’agence photographique MozaikImages regroupant 95 auteurs dans l’océan Indien mais aussi au Japon et en Australie, Pierre Marchal a opté en 2005 pour une activité free-lance lui permettant de se consacrer à son sujet de prédilection : l’être humain. Anakaopress est née. Aujourd’hui à la tête du magazine de sport Gadiamb et de Paradise Island, Grenadine est un nouveau challenge. Tél : 0692 65 79 95 Mail ; marchal@anakaopress.com

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